Discours sur le colonialisme Aimé Césaire 3, série Tapis mendiant, 2014.
Vidéo citation écran, 26 s.
Leïla Payet travaille sur le « récit de fabrication » du territoire insulaire qu’elle habite. À partir d’un atlas de recherches contenant des réserves d’images et de données, elle compose des oeuvres ouvertes et en dialogues. Celles-ci portent en partie sur ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » et sur leurs modalités d’existences périphériques dans une pensée globalisée. Conçues comme des productions embryonnaires à partir d’un langage primaire, ses oeuvres s’élaborent comme « des ritournelles, des émissions graphiques, des jets de la pensée ». Chaque corpus, dont le central No statues/No statut, explore ainsi les procédés de fabrication d’une pensée, d’un discours ou d’une image, portant des questionnements sensibles sur les « processus de créolisation » intimement liés à la colonisation et à la décolonisation. Une oeuvre en travail, qui interroge nos « formes de voir » et soulève en creux une lutte pour la réhabilitation d’histoires, de langages et de territoires invisibilisés, contorsionnés, dépossédés.
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.
« Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village »
Leïla Payet est artiste-chercheuse. Elle s’intéresse à l’identité du territoire de son île d’origine. Portée par une conviction qui motive sa recherche, celle de concevoir le monde par le prisme de « là d’où l’on vient1 », elle démantèle ce qui se trame physiquement pour aborder ce qui se joue psychiquement dans nos rapports à celui-ci. Partant d’études et de questionnements sur les « processus de créolisation », intrinsèquement liés à ceux de colonisation et de décolonisation, elle pose les bases d’un atlas de recherches. Celui-ci intègre des espaces d’échanges et produit au fur et à mesure une réserve d’images, de données, de références et de matériaux en expansion, à partir de laquelle naissent des pièces faisant écho à la notion d’« état liquide » défini par Deleuze2.
« La situation géographique et historique de l’île a d’abord fait d’elle un territoire physique façonné par la mer ». Migrations, fuites, exils, habitats, replis et adaptations sont autant de mouvements, de passages, de vagues définissant un état de changements continus. L’artiste cherche ainsi à matérialiser ce mouvement dans des oeuvres ouvertes et non figées, aux formes émergentes et à l’esthétique protéiforme. Des oeuvres conçues comme des productions embryonnaires, des glissements opérés à partir d’un langage primaire et qui s’élaborent, pour reprendre ses mots, comme « des ritournelles, des émissions graphiques, des jets de la pensée, exprimant des pulsions de vie ou de mort » – celles ayant trait à une idée, une culture, une identité. Apparaissent ainsi des corpus qui explorent pour chacun les porosités entre différents médiums et qui – par les procédés du collage, de la répétition, de la citation et des libres associations – pointent les problématiques de fabrication d’une pensée, d’un discours, d’une image.
Parmi eux, No statues/No statut, projet en différents actes porté en collaboration avec la chercheuse en histoire de l’art contemporain Diana Madeleine, engage une réflexion sur ce qu’est une oeuvre, comment se définit « la culture » et quelles sont les modalités d’existences périphériques de ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » dans une pensée globalisée. Tapis mendiant se présente quant à lui comme un mille-feuilles d’archives et de citations qui se rencontrent, s’entrecroisent, se fondent et se répondent, mettant en réflexion les considérations autour de l’art « nègre », le « continent originel », les « métissages », l’histoire de l’art rituel ou de l’urbanisme colonial.
Faisant un certain Éloge de la fuite3 – ou comment s’échapper du poids de l’histoire et de ses déterminismes en revenant aux Territoires Sensibles4, politiques et psychiques du paysage – elle construit des Vaisseaux Noirs5, véhicules de paroles comme autant de matières premières pour réaliser ces traversées.
Leïla Payet construit ainsi une oeuvre globale en va-et-vient, s’attachant à la perméabilité des idées qui y circulent et à la non-hiérarchisation du vocabulaire plastique qui la compose, entre art majeur et art mineur, bon et mauvais goût, image artistique, technique, médiatique ou vernaculaire. Une oeuvre en construction, qui interroge nos « formes de voir » et porte en creux une lutte pour la réhabilitation d’histoires, de langages et de territoires invisibilisés, contorsionnés, dépossédés.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 2
Leïla Quillacq, 2020
1. Léon Tolstoï
2. Gilles Deleuze, “ Sur le cinéma, l’image mouvement et l’image temps”, enregistrements audio des cours donnés par Gilles Deleuze à l’Université
Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, entre 1981 et 1982.
3. Pour reprendre le titre d’un essai de Henri Laborit, publié en 1976.
4. Titre d’un corpus de recherches menées par l’artiste : « Je tente de matérialiser un vocabulaire esthétique qui répondent à 3 grands axes » à
savoir: « LALANGUE ( les mots, la parole en langue créole, ce qui est dit et non-dit), LAMAILLAGE (le mixe, le mélange de codes culturels et
spirituels à d’autres codes laïcs ) et ZESPAS (qui est une tentative de découpage d’un territoire clos et évolutif ) ».
5. Proposition curatoriale réalisée par l’artiste en collaboration avec Mondes du Cinéma et Le Mètre Carré.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 3
NO STATUES/NO STATUT
NO STATUES/NO STATUT, épisode 0, 2019.
Photogramme du court-métrage coréalisé avec Diana Madeleine, musique de Mélanie Badal, 4 min 49 s.
NO STATUES/NO STATUT, épisode 1, 2019.
Vidéos citations écrans, conversation de salon, court-métrage co-réalisé avec Diana Madeleine, musique de Mélanie Badal.
De gauche à droite:
Première partie, 3 min 49 s.
Deuxième partie, 4 min 58 s.
Troisième partie, 4 min 34 s.
Quatrième partie, 4 min 09 s.
« (…), No statues/No statut, projet en différents actes porté en collaboration avec Diana Madeleine, engage une réflexion sur
ce qu’est une oeuvre, comment se définit la culture et quelles sont les modalités d’existence périphériques de ce que l’on
nomme art primitif, ou exotique dans une pensée globalisée. »
Leïla Quillacq
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -4
Vues de l’exposition Résidences, 2019.
Exposition rendant compte des recherches en cours des résidents, Cité des Arts, Saint-Denis – La Réunion.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -5
TAPIS MENDIANT
Tapis cinéma liquide, 2015, index digitalisé
de citations.
« Tapis mendiant, autre corpus, se présente quant à lui comme un mille-feuilles d’archives et de citations qui se rencontrent,
s’entrecroisent, se fondent et se répondent, opérant un focus sur les considérations autour de l’art nègre, le continent originel,
les métissages, l’histoire de l’art rituel ou de l’urbanisme colonial. » Leïla Quillacq
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -6
De gauche à droite, série Tapis Mendiant, vidéos citations écrans.
JB & Vénus de Lespugue, 2014. 2 min 19 s, musique : Joséphine Baker.
Discours sur le colonialisme Aimé Césaire 3, 2014. 26 s.
Avec joie, je suis une nation, 2019. 1 min 56 s.
Diapo-STM, 2014, 1 min 40 s.
Vues de l’exposition Pictogrammes, 2015. Avec Diana Madeleine, Espace Claude Watrin, Fameck. Production et commissariat
Mondes du Cinéma et le Mètre Carré.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -7
ÉLOGE DE LA FUITE
La belle arrangée, 2018. Photogrammes du court-métrage co-réalisé avec C.H.A, 15 min 8 s.
Synopsis
Ce court-métrage brosse le portrait d’une femme créole en
prise au mal-être de son époque. Elle est en quête d’une
issue face à la violence, à la soumission imposée par le
dominant, qui façonne son existence humiliante. Sa soif de
liberté la mènera aux limites entre humanité et animalité.
Projection, 2019. Cinéma Orson Welles, maison de la culture, Amiens.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -8
Safronia, 2019. Synopsis dessiné, feutre sur papier.
Dans le cadre de Borderline, 2019, Centre d’Art The Third Dot – île Maurice. Direction Laetitia Lor et Alicia Maurel
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -9
TERRITOIRES SENSIBLES
De gauche à droite : 2019, photographies numériques HD, dimensions variables : Fé pet an flèr, Lorizine linivèr, Ankor vivan.
Fonnkèr haïku pou silans, 2019. LALANGUE.
Installation photographique, dos bleu et vidéo (2 min 55 s).
Vue de l’exposition collective Vague silencieuse, commissariat Leïla Payet,
École supérieure d’art de La Réunion.
Une banque d’images, photographies et vidéos, construite sur une décennie, utilisée comme une base de données, un musée
imaginaire, dans laquelle l’artiste puise pour recomposer un vocabulaire esthétique réparti en 3 axes:
LALANGUE les mots, la parole en langue créole, ce qui est dit et non-dit.
LAMAILLAGE le mix et mélange de codes culturels et spirituels à d’autres codes laïcs.
ZESPAS qui est une tentative de découpage d’un territoire clos et évolutif.
Leïla Payet tente ainsi de donner forme au processus de créolisation dont parle Jean Besnoit :
« La créolisation, telle qu’elle s’est faite dans les sociétés créoles a été avant tout une façon de naître. Les syncrétismes y sont des
modalités de construction, de création des bases d’une identité à l’aide d’un patrimoine qui puisse dépasser ses sources
conflictuelles. Il fallait naître, comme culture et comme société. Naître contre vents et marées, à la façon de l’enfant non
souhaité. »
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 10
Indicible, 2008. LALANGUE. Vidéo, 57 s. Musique Tibo Lambert.
Petits riens, 2008. LALANGUE, Vidéo chantée, 4 min 29 s.
De gauche à droite
Vue d’exposition de l’installation Tétons braille pour la Biennale ADCNI 2011, Le Port – La Réunion
Tétons pour braille, 2012. LALANGUE. Porcelaine, réalisé à l’atelier d’Anne-Marie Casenaz, Paris, Montreuil.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 11
LALANGUE
Syndicat potentiel, Strasbourg.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 12
De gauche à droite, LAMAILLAGE
Photographies numériques HD, dimensions variables.
Fatima bless u, 2013.
Créodalisque, 2013.
De haut en bas, LAMAILLAGE
Rev krev motif spiritual mix, 2013. Tissu imprimé, 4 x 1,6 m.
Spiritual mix, 2007. Motif graphique.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 13
ZESPAS
Jeux d’enfants, 2010, installation et vidéo, 4 min, vue d’exposition, Carrefour d’art contemporain, Le Tampon
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 14
VAISSEAUX NOIRS
Funambule des émotions.
Cristina Escobar oeuvre pour raconter ce qui
la touche, ce qui malmène la tranquillité de
son esprit : les fondements de notre société,
les desseins du monde qui nous entoure et les
moteurs des hommes qui le font, les sources et
conséquences des conflits, des utopies. (…)C’est
un jeu de funambule, un équilibre savant à doser
pour donner à voir plus et plus loin ; un jeu de
sens et de contre-sens qui surprend, interroge,
confond, bouscule le plus souvent. Elle rompt
avec l’attendu et nos habitudes de perception,
touche notre conscience avec autant de gravité
que d’humour, autant de violence que de poésie.
L’émotion est le catalyseur de ses créations,
toujours figuratives, sur le fil de la vie, de la
mort, à la recherche de la mémoire individuelle et
collective. Ces oeuvres témoignent d’une volonté
de reconnaissance des libertés bafouées, des
vies tronquées, des paroles censurées et des
mémoires oubliées. L’humain habite chacune de
ses oeuvres. (…) Texte de Sophie Toulouze.
http://cristinaescobar.net
Il est né en 1980 à Busan, en Corée. A l’âge de
13 ans, il commence l’apprentissage académique
du dessin et de la peinture. Après ses études
au Lycée de Design de Busan, il rentre, en 1998,
dans une école d’Art et y étudie l’Art classique
(Dessin, Peinture, Histoire de l’art, etc). En
1999, il séjourne en Italie où il découvre
l’Europe et la musique classique italienne au
travers de sa soeur, pianiste professionnelle.
En 2001, il arrive en France. Il poursuit ses
études aux Beaux-arts puis à l’ENSAD (Ecole
Nationale Supérieure des Arts-Décoratifs de
Paris), Section Vidéo/Photo où il apprend le
cinéma classique et le documentaire. En 2008, il
entre au Fresnoy où il réalise un moyen métrage,
«IN THE DARK», tourné en Corée du Sud, et un
film fantastique, «RED ROAD», sélectionné dans
de nombreux festivals internationaux (Molodist
Kyiv, Interfilm Berlin, Bucarest, Amiens etc.).
Durant cette période, il collabore avec l’artiste
sonore britannique Robin Rimbaud, plus connu sous
le nom de Scanner, qui a notamment collaboré
avec Radiohead.
http://www.jeroyun.net
(…) «Parti avec la nécessité de « voir ailleurs
», les origines créoles de Tiéri le rattrapent
pourtant, un jour, lui faisant prendre conscience
de sa position d’« exilé ». Les pièces qu’il crée
évoquent en effet bien souvent le voyage, le
déplacement, ou la migration.(…) Partir oui,
mais partir d’un rien, se débrouiller avec peu.
Se contraindre à l’invention et à la création
permanente. Précarité, instabilité et fragilité
sont récurrentes dans l’oeuvre de Tiéri. Que ce
soit dans ses sculptures ou dans ses vidéos,
tout ne tient qu’à un fil. L’idée de lutte, aussi
est omniprésente. Lutte avec la gravité, lutte
avec le réel, lutte avec les éléments. Défi à la
pesanteur, tension, risque, rapports de forces,
équilibre, mouvement, toutes ces questions
qui transparaissent posent des questions
fondamentales à la sculpture. Comment tenir ou
faire tenir debout ? Faut- il en rire ou en
pleurer? (…) Il a trouvé un bon moyen de traiter
de sujets délicats, avec légèreté. Le burlesque.
Offrir différents degrés de lecture. Toujours sur
le fil, en équilibre cette fois, entre tragique et
comique. » Texte écrit par Eloïse Rey
http://www.tieri-riviere.com
« L’interview comme forme d’exposition »
Dans cette exposition et dans un souci de mobilité, des formes scénographiques, sorte de cabanes, d’espaces intimes sont
allouées aux artistes. Dans chacune d’entre elles une documentation a été collectée sur les 5 artistes sélectionnés. Cette
documentation permet d’entrer dans le fond de la démarche de chacun afin de comprendre sa manière de travailler, de
s’adapter ou non à d’autres cultures.
Concept artistique et curatorial, l’exposition donne lieu à un échange collégial autour de pratiques. Intégrer la culture de
l’autre consciemment ou inconsciemment se produit souvent par nécessité d’adaptation à un système.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 15
Vues de l’exposition Vaisseaux Noirs, Florange et Nilvange en Moselle, commissariat Leïla Payet et Emmanuelle Potier.
Artistes interviewés: Cristina Escobar, Harold Guerin, Stéfan Barniche, Tiéri Rivière.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 16
BIO-BIBLIOGRAPHIE
LEILA PAYET
Née en 1983 à Saint-Denis de La Réunion
Vit et travaille à La Réunion
Contact : leilapayet@gmail.com, (+262) 6 92 37 89 34
Site internet :
Après l’obtention d’un DNSEP en 2009 à l’École supérieure d’art de La Réunion, Leïla Payet travaille en tant que chargée
des collections au FRAC Réunion, puis dans le secteur culturel à Paris et à Metz.
À partir de 2014, elle porte des projets d’expositions au sein de l’association « Mondes du cinéma », qu’elle co-dirige, et mène
différents projets d’expositions avec l’association « Le mètre carré ».
Après une longue résidence de recherche artistique à la galerie « The Windows Paris », elle rentre à La Réunion en 2017 et
enseigne les arts plastiques durant 2 années.
Elle reprend actuellement une formation en art-thérapie contemporaine, et est artiste-chercheuse associée au laboratoire de
recherche API de l’École supérieure d’art de La Réunion.
Elle est également commissaire d’exposition indépendante.
EXPOSITIONS
Expositions individuelles
2015
. Pictogramme, Espace Claude Watrin de Fameck avec l’association le Mètre Carré, Grand-Est, Florange et Nilvange en
Moselle, commissariat Emmanuelle Potier
2014
. Collision, La Box, Le Tampon – La Réunion, commissariat Yohann Quëland de St-Pern et Thierry Rivière
. Topographie, Exposition à l’Ecole Marcel Pagnol de Terville – Lorraine
2013
. Horloge, Le hublot, Ivry sur seine – Paris, commissariat Laurent Patart
Expositions collectives
2019
. Résidences, La Cité des Arts , Saint-Denis – La Réunion, commissariat Nathalie Gonthier
. Vague silencieuse, École Supérieure d’Arts de la Réunion, Le Port – La Réunion, commissariat Leïla Payet
. Post-poster, Syndicat Potentiel et hors les murs, Strasbourg – Alsace, commissariat Antonio Gallego et Mathieu Tremblin
2015
. Troc.roc.oc.c, Galerie The Windows, Paris, commissariat Catherine Baÿ
. Hors-page à l’Ecole Supérieure d’Art de La Réunion, dans le cadre du colloque « Hors-champ de l’image”, Le Port – La
Réunion, commissariat Leïla Payet et Diana Madeleine
. Vaisseaux noirs, en partenariat avec l’association le Mètre Carré, Grand-Est, Florange et Nilvange en Moselle, commissariat
Leïla Payet et Emmanuelle Potier
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 17
2014
. Les boutons, Galerie Kayasaki, Paris, commissariat Kayoko Hayasaki
2013
. Femmes d’Outre-Mer au Ministère de l’Outre-Mer, Paris
2012
. Tribune video, cycle de projection vidéo, St-Denis – La Réunion, commissariat Patricia de Bollivier
2011
. Année de l’Outre-Mer, sélectionnée par Sylvie Poujade, cycle vidéo au FRAC Lorraine à Metz, commissariat Béatrice Josse
. Biennale ADCNI, Le Port – La Réunion, commissariat Alain Séraphine et Nathalie Gonthier
2010
. Rouge-gorge, vente signature chez Association Le M.U.R, Paris, commissariat Antonio Gallego
. Accrochage en point d’incidence, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
. Et le sexe, bordel !, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
. Traits complices, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
2009
. Do not stop excel to play, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
Festivals, foires, biennales
2019
. « Borderline » à l’île Maurice, Centre d’Art The Third Dot, Port Louis, – île Maurice, direction Laetitia Lor et Alicia Maurel
2018
. « Festival international du film d’Amiens ( FIFAM ) » – sélection en compétition du court-métrage « La Belle Arrangée »,
direction Annouchka de Andrade, Ville d’Amiens
2014
. « Pré-figuration festival des Comores », Villa du Département, Direction Fatima Ousseni et Denis Balthazar, Saint-Denis –
La Réunion
. « Des pays des merveilles », Salle socio-culturelle, direction Emmanuelle Potier, Angervilliers
2011
. « Biennale de l’ADCNI », direction Nathalie Gonthier, Le Port – La Réunion
2010
. « Les Nuits d’Arts de Pleine Lune », Association Cheminement(s), St Gilles les Hauts – La Réunion
. « Carrefour d’art contemporain » du Tampon – La Réunion
2009
. « Festival urbain ville de St-Denis », Ville de Saint-Denis – La Réunion
AUTRES PRODUCTIONS, AIDES, ACQUISITIONS
Aides, prix, résidences
2019
. Résidence de création à La Cité des Arts, CINOR, St-Denis – La Réunion
2015
. Résidence d’une année à la Galerie Laboratoire The Windows, Paris
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -18
2014
. Résidence de création à La BOX, Le Tampon – La Réunion
. Résidence scolaire à l’Ecole Marcel Pagnol de Therville
2013
. Premier prix Hexagone du concours Photo, «Femme de l’Outre-Mer» Ministère de l’Outre-Mer, Paris
. Résidence à la Galerie Laboratoire The Windows, Paris
2012
. Résidence de création avec la ville de Saint-Denis – La Réunion
2011
. Résidence de création pour la Biennale de l’A.D.C.N.I, le Port – La Réunion
2010
. Aide Individuelle à la Création (AIC), DAC de La Réunion
2009
. Résidence de création « Festival urbain ville » de Saint-Denis – La Réunion
2009
. Premier prix concours de design, « Cercle des Tangliers », Saint-Denis – La Réunion
Acquisitions, collections
. Collection Ville de St-Pierre – La Réunion (2019)
. Artothèque de St-Denis – La Réunion (2010)
Commissariat d’expositions
2019
. Vague Silencieuse, ESA Réunion
2014-2015
. Pictogramme, centre social de Fameck avec l’association Le mètre carré
. Hors-Page, ESA Réunion, réalisée dans le cadre du colloque “Hors-champ de l’image”
. Vaisseaux Noirs, Florange et Nilvange (Moselle), avec l’association Le mètre carré
BIBLIOGRAPHIE
Catalogues collectifs
2019
. Post Poster, sous la direction de Antonio Gallego et Mathieu Tremblin , éditions Carton-pâte
. Borderline, sous la direction de Laetitia Lor et Alicia Maurel, éditions The Third Dot
2014
. Rouge Gorge dix ans de dessin, sous la direction de Caroline Perreau et Patrice Renard, éditions h’Artpon
2012
. Biennale ADCNIADCNI 2011, édition Antigone
2010
. Cardinal, le fanzine, sous la direction de Antonio Gallego, édition Galerie Béatrice Binoche
2010
. Rouge Gorge, sous la direction de Antonio Gallego, éditions Rouge Gorge
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -19
Articles de presse, de revues
2019
. « Vents d’est/vents du sud », Culture.gouv.fr
. « Work in progress made in reunion », JIR, Marine Dusigne
. « Point contemporain, espaces publics », POST-POSTER
2015
. « Vaisseaux noirs », pikubi.com, Thilab, Thionville
. « Vaisseaux noirs », zim zam zum.eu
. « de l’art de scanner », article du républicain lorrain , J.M
. « Exposition pour images Hors pages », JIR, Marine Dusigne
2014
. « Wonderlands », lora.fr
2013
. « Oeuvre d’une réunionnaise primée », orange.fr
. « Femme des outre-mer », la 1ère France TV info et site du Ministère des Outre-Mer
2012
. « Tribune Vidéo », l’Azenda
2011
. « La scène de la Biennale d’art de la Réunion », artda.cn
. « Les Outre-Mer s’exposent à Metz », Le Républicain Lorrain, Gaël Cavez et Anthony.
Films vidéo, multimédia, sites internet
http://www.azenda.re/sorties/_tribune-video.html
file:///Users/payetleila/Documents/2011
http://www.artda.cn/guoneixinwen-c-6189.html
ministre-des-outre-mer-CNT0000019fvhC.html
http://www.wangling jie.com/en/news/wonderlands/
http://pointcontemporain.com/leila-payet-fr-krev-rev-die-dream-creve-reve/
http://artsactuelsreunion.com/Arts_Actuels_Reunion_biennale_2011.pdf
Mouvements De Révolte
http://cdn.zimzamzum.eu/events/view/france/nilvange/le-gueulard/vaisseaux-noirs-1-exposition-du-13-au-28-juin-2015_0
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 20
Coordonnées atelier
(+262) 6 92 37 89 34
Écoles, formations
2009
. DNSEP, Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, École supérieure d’art de La Réunion
2006
. Master 1 édition numérique, École Supérieure d’Art de La Réunion et Paris 8
2005
. DNAP, Diplôme National d’arts Plastiques, École Supérieure d’Art de La Réunion et Paris 8
2002
. Baccalauréat STI Arts Appliqués, Lycée Ambroise Vollard
Participation à des collectifs, associations
. Membre co-fondatrice du collectif TROC, ROC, OC, C
. Membre co-fondatrice de l’association Mondes du cinéma
Autres activités professionnelles
2013 à 2019
. Co-direction des projets et de la programmation au sein de l’association Mondes du cinéma
2011 à 2013
. Collaboration avec Mounir Allaoui pour « Mondes du cinéma » – mise en oeuvre de la maquette du 1er et 2ème numéros de la
revue Mondes du cinéma, publiés aux Éditions LETTMOTIF.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 21
Une documentation éditée dans le cadre de la préfiguration de documents d’artistes La Réunion,
portée par Cheminement(s) avec le soutien de la Région Réunion.
Textes © Leïla Quillacq
Iconographie : Valérie Abella
En l’absence de mention contraire, photographies © Leïla Payet
Tous droits réservés © documents d’artistes La Réunion 2020
ddareunion@gmail.com
documents d’artistes La Réunion est accompagné
dans son développement par le Réseau documents d’artistes.
Remerciements
Marie Birot
Julie Crenn
Laëtitia Espanol
Pierre-Louis Rivière
Réseau documents d’artistes
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 22
Discours sur le colonialisme Aimé Césaire 3, série Tapis mendiant, 2014.
Vidéo citation écran, 26 s.
leilapayet@gmail.com
(+262) 6 92378934
Sites internet :
atlasrecherches.wordpress.com
www.instagram.com/payet.leila
Une édition documents d’artistes La Réunion,
portée par Cheminement(s) avec le soutien de la Région Réunion
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 1
Leïla Payet travaille sur le « récit de fabrication » du territoire insulaire qu’elle habite. À partir d’un atlas de recherches
contenant des réserves d’images et de données, elle compose des oeuvres ouvertes et en dialogues. Celles-ci portent en
partie sur ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » et sur leurs modalités d’existences périphériques dans une
pensée globalisée. Conçues comme des productions embryonnaires à partir d’un langage primaire, ses oeuvres s’élaborent
comme « des ritournelles, des émissions graphiques, des jets de la pensée ». Chaque corpus, dont le central No statues/No
statut, explore ainsi les procédés de fabrication d’une pensée, d’un discours ou d’une image, portant des questionnements
sensibles sur les « processus de créolisation » intimement liés à la colonisation et à la décolonisation. Une oeuvre en travail, qui
interroge nos « formes de voir » et soulève en creux une lutte pour la réhabilitation d’histoires, de langages et de territoires
invisibilisés, contorsionnés, dépossédés.
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 2
« Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village »
Leïla Payet est artiste-chercheuse. Elle s’intéresse à l’identité du territoire de son île d’origine. Portée par une conviction qui
motive sa recherche, celle de concevoir le monde par le prisme de « là d’où l’on vient1 », elle démantèle ce qui se trame
physiquement pour aborder ce qui se joue psychiquement dans nos rapports à celui-ci. Partant d’études et de
questionnements sur les « processus de créolisation », intrinsèquement liés à ceux de colonisation et de décolonisation, elle
pose les bases d’un atlas de recherches. Celui-ci intègre des espaces d’échanges et produit au fur et à mesure une réserve
d’images, de données, de références et de matériaux en expansion, à partir de laquelle naissent des pièces faisant écho à la
notion d’« état liquide » défini par Deleuze2.
« La situation géographique et historique de l’île a d’abord fait d’elle un territoire physique façonné par la mer ». Migrations,
fuites, exils, habitats, replis et adaptations sont autant de mouvements, de passages, de vagues définissant un état de
changements continus. L’artiste cherche ainsi à matérialiser ce mouvement dans des oeuvres ouvertes et non figées, aux
formes émergentes et à l’esthétique protéiforme. Des oeuvres conçues comme des productions embryonnaires, des
glissements opérés à partir d’un langage primaire et qui s’élaborent, pour reprendre ses mots, comme « des ritournelles, des
émissions graphiques, des jets de la pensée, exprimant des pulsions de vie ou de mort » – celles ayant trait à une idée, une
culture, une identité. Apparaissent ainsi des corpus qui explorent pour chacun les porosités entre différents médiums et qui –
par les procédés du collage, de la répétition, de la citation et des libres associations – pointent les problématiques de
fabrication d’une pensée, d’un discours, d’une image.
Parmi eux, No statues/No statut, projet en différents actes porté en collaboration avec la chercheuse en histoire de l’art
contemporain Diana Madeleine, engage une réflexion sur ce qu’est une oeuvre, comment se définit « la culture » et quelles
sont les modalités d’existences périphériques de ce que l’on nomme art « primitif » ou « exotique » dans une pensée
globalisée. Tapis mendiant se présente quant à lui comme un mille-feuilles d’archives et de citations qui se rencontrent,
s’entrecroisent, se fondent et se répondent, mettant en réflexion les considérations autour de l’art « nègre », le « continent
originel », les « métissages », l’histoire de l’art rituel ou de l’urbanisme colonial.
Faisant un certain Éloge de la fuite3 – ou comment s’échapper du poids de l’histoire et de ses déterminismes en revenant aux
Territoires Sensibles4, politiques et psychiques du paysage – elle construit des Vaisseaux Noirs5, véhicules de paroles comme
autant de matières premières pour réaliser ces traversées.
Leïla Payet construit ainsi une oeuvre globale en va-et-vient, s’attachant à la perméabilité des idées qui y circulent et à la
non-hiérarchisation du vocabulaire plastique qui la compose, entre art majeur et art mineur, bon et mauvais goût, image
artistique, technique, médiatique ou vernaculaire. Une oeuvre en construction, qui interroge nos « formes de voir » et porte
en creux une lutte pour la réhabilitation d’histoires, de langages et de territoires invisibilisés, contorsionnés, dépossédés.
Leïla Quillacq, 2020
1. Léon Tolstoï
2. Gilles Deleuze, “ Sur le cinéma, l’image mouvement et l’image temps”, enregistrements audio des cours donnés par Gilles Deleuze à l’Université
Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, entre 1981 et 1982.
3. Pour reprendre le titre d’un essai de Henri Laborit, publié en 1976.
4. Titre d’un corpus de recherches menées par l’artiste : « Je tente de matérialiser un vocabulaire esthétique qui répondent à 3 grands axes » à
savoir: « LALANGUE ( les mots, la parole en langue créole, ce qui est dit et non-dit), LAMAILLAGE (le mixe, le mélange de codes culturels et
spirituels à d’autres codes laïcs ) et ZESPAS (qui est une tentative de découpage d’un territoire clos et évolutif ) ».
5. Proposition curatoriale réalisée par l’artiste en collaboration avec Mondes du Cinéma et Le Mètre Carré.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 3
NO STATUES/NO STATUT
NO STATUES/NO STATUT, épisode 0, 2019.
Photogramme du court-métrage coréalisé avec Diana Madeleine, musique de Mélanie Badal, 4 min 49 s.
NO STATUES/NO STATUT, épisode 1, 2019.
Vidéos citations écrans, conversation de salon, court-métrage co-réalisé avec Diana Madeleine, musique de Mélanie Badal.
De gauche à droite:
Première partie, 3 min 49 s.
Deuxième partie, 4 min 58 s.
Troisième partie, 4 min 34 s.
Quatrième partie, 4 min 09 s.
« (…), No statues/No statut, projet en différents actes porté en collaboration avec Diana Madeleine, engage une réflexion sur
ce qu’est une oeuvre, comment se définit la culture et quelles sont les modalités d’existence périphériques de ce que l’on
nomme art primitif, ou exotique dans une pensée globalisée. »
Leïla Quillacq
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -4
Vues de l’exposition Résidences, 2019.
Exposition rendant compte des recherches en cours des résidents, Cité des Arts, Saint-Denis – La Réunion.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -5
TAPIS MENDIANT
Tapis cinéma liquide, 2015, index digitalisé
de citations.
« Tapis mendiant, autre corpus, se présente quant à lui comme un mille-feuilles d’archives et de citations qui se rencontrent,
s’entrecroisent, se fondent et se répondent, opérant un focus sur les considérations autour de l’art nègre, le continent originel,
les métissages, l’histoire de l’art rituel ou de l’urbanisme colonial. » Leïla Quillacq
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -6
De gauche à droite, série Tapis Mendiant, vidéos citations écrans.
JB & Vénus de Lespugue, 2014. 2 min 19 s, musique : Joséphine Baker.
Discours sur le colonialisme Aimé Césaire 3, 2014. 26 s.
Avec joie, je suis une nation, 2019. 1 min 56 s.
Diapo-STM, 2014, 1 min 40 s.
Vues de l’exposition Pictogrammes, 2015. Avec Diana Madeleine, Espace Claude Watrin, Fameck. Production et commissariat
Mondes du Cinéma et le Mètre Carré.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -7
ÉLOGE DE LA FUITE
La belle arrangée, 2018. Photogrammes du court-métrage co-réalisé avec C.H.A, 15 min 8 s.
Synopsis
Ce court-métrage brosse le portrait d’une femme créole en
prise au mal-être de son époque. Elle est en quête d’une
issue face à la violence, à la soumission imposée par le
dominant, qui façonne son existence humiliante. Sa soif de
liberté la mènera aux limites entre humanité et animalité.
Projection, 2019. Cinéma Orson Welles, maison de la culture, Amiens.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -8
Safronia, 2019. Synopsis dessiné, feutre sur papier.
Dans le cadre de Borderline, 2019, Centre d’Art The Third Dot – île Maurice. Direction Laetitia Lor et Alicia Maurel
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -9
TERRITOIRES SENSIBLES
De gauche à droite : 2019, photographies numériques HD, dimensions variables : Fé pet an flèr, Lorizine linivèr, Ankor vivan.
Fonnkèr haïku pou silans, 2019. LALANGUE.
Installation photographique, dos bleu et vidéo (2 min 55 s).
Vue de l’exposition collective Vague silencieuse, commissariat Leïla Payet,
École supérieure d’art de La Réunion.
Une banque d’images, photographies et vidéos, construite sur une décennie, utilisée comme une base de données, un musée
imaginaire, dans laquelle l’artiste puise pour recomposer un vocabulaire esthétique réparti en 3 axes:
LALANGUE les mots, la parole en langue créole, ce qui est dit et non-dit.
LAMAILLAGE le mix et mélange de codes culturels et spirituels à d’autres codes laïcs.
ZESPAS qui est une tentative de découpage d’un territoire clos et évolutif.
Leïla Payet tente ainsi de donner forme au processus de créolisation dont parle Jean Besnoit :
« La créolisation, telle qu’elle s’est faite dans les sociétés créoles a été avant tout une façon de naître. Les syncrétismes y sont des
modalités de construction, de création des bases d’une identité à l’aide d’un patrimoine qui puisse dépasser ses sources
conflictuelles. Il fallait naître, comme culture et comme société. Naître contre vents et marées, à la façon de l’enfant non
souhaité. »
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 10
Indicible, 2008. LALANGUE. Vidéo, 57 s. Musique Tibo Lambert.
Petits riens, 2008. LALANGUE, Vidéo chantée, 4 min 29 s.
De gauche à droite
Vue d’exposition de l’installation Tétons braille pour la Biennale ADCNI 2011, Le Port – La Réunion
Tétons pour braille, 2012. LALANGUE. Porcelaine, réalisé à l’atelier d’Anne-Marie Casenaz, Paris, Montreuil.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 11
LALANGUE
Syndicat potentiel, Strasbourg.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 12
De gauche à droite, LAMAILLAGE
Photographies numériques HD, dimensions variables.
Fatima bless u, 2013.
Créodalisque, 2013.
De haut en bas, LAMAILLAGE
Rev krev motif spiritual mix, 2013. Tissu imprimé, 4 x 1,6 m.
Spiritual mix, 2007. Motif graphique.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 13
ZESPAS
Jeux d’enfants, 2010, installation et vidéo, 4 min, vue d’exposition, Carrefour d’art contemporain, Le Tampon
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 14
VAISSEAUX NOIRS
Funambule des émotions.
Cristina Escobar oeuvre pour raconter ce qui
la touche, ce qui malmène la tranquillité de
son esprit : les fondements de notre société,
les desseins du monde qui nous entoure et les
moteurs des hommes qui le font, les sources et
conséquences des conflits, des utopies. (…)C’est
un jeu de funambule, un équilibre savant à doser
pour donner à voir plus et plus loin ; un jeu de
sens et de contre-sens qui surprend, interroge,
confond, bouscule le plus souvent. Elle rompt
avec l’attendu et nos habitudes de perception,
touche notre conscience avec autant de gravité
que d’humour, autant de violence que de poésie.
L’émotion est le catalyseur de ses créations,
toujours figuratives, sur le fil de la vie, de la
mort, à la recherche de la mémoire individuelle et
collective. Ces oeuvres témoignent d’une volonté
de reconnaissance des libertés bafouées, des
vies tronquées, des paroles censurées et des
mémoires oubliées. L’humain habite chacune de
ses oeuvres. (…) Texte de Sophie Toulouze.
http://cristinaescobar.net
Il est né en 1980 à Busan, en Corée. A l’âge de
13 ans, il commence l’apprentissage académique
du dessin et de la peinture. Après ses études
au Lycée de Design de Busan, il rentre, en 1998,
dans une école d’Art et y étudie l’Art classique
(Dessin, Peinture, Histoire de l’art, etc). En
1999, il séjourne en Italie où il découvre
l’Europe et la musique classique italienne au
travers de sa soeur, pianiste professionnelle.
En 2001, il arrive en France. Il poursuit ses
études aux Beaux-arts puis à l’ENSAD (Ecole
Nationale Supérieure des Arts-Décoratifs de
Paris), Section Vidéo/Photo où il apprend le
cinéma classique et le documentaire. En 2008, il
entre au Fresnoy où il réalise un moyen métrage,
«IN THE DARK», tourné en Corée du Sud, et un
film fantastique, «RED ROAD», sélectionné dans
de nombreux festivals internationaux (Molodist
Kyiv, Interfilm Berlin, Bucarest, Amiens etc.).
Durant cette période, il collabore avec l’artiste
sonore britannique Robin Rimbaud, plus connu sous
le nom de Scanner, qui a notamment collaboré
avec Radiohead.
http://www.jeroyun.net
(…) «Parti avec la nécessité de « voir ailleurs
», les origines créoles de Tiéri le rattrapent
pourtant, un jour, lui faisant prendre conscience
de sa position d’« exilé ». Les pièces qu’il crée
évoquent en effet bien souvent le voyage, le
déplacement, ou la migration.(…) Partir oui,
mais partir d’un rien, se débrouiller avec peu.
Se contraindre à l’invention et à la création
permanente. Précarité, instabilité et fragilité
sont récurrentes dans l’oeuvre de Tiéri. Que ce
soit dans ses sculptures ou dans ses vidéos,
tout ne tient qu’à un fil. L’idée de lutte, aussi
est omniprésente. Lutte avec la gravité, lutte
avec le réel, lutte avec les éléments. Défi à la
pesanteur, tension, risque, rapports de forces,
équilibre, mouvement, toutes ces questions
qui transparaissent posent des questions
fondamentales à la sculpture. Comment tenir ou
faire tenir debout ? Faut- il en rire ou en
pleurer? (…) Il a trouvé un bon moyen de traiter
de sujets délicats, avec légèreté. Le burlesque.
Offrir différents degrés de lecture. Toujours sur
le fil, en équilibre cette fois, entre tragique et
comique. » Texte écrit par Eloïse Rey
http://www.tieri-riviere.com
« L’interview comme forme d’exposition »
Dans cette exposition et dans un souci de mobilité, des formes scénographiques, sorte de cabanes, d’espaces intimes sont
allouées aux artistes. Dans chacune d’entre elles une documentation a été collectée sur les 5 artistes sélectionnés. Cette
documentation permet d’entrer dans le fond de la démarche de chacun afin de comprendre sa manière de travailler, de
s’adapter ou non à d’autres cultures.
Concept artistique et curatorial, l’exposition donne lieu à un échange collégial autour de pratiques. Intégrer la culture de
l’autre consciemment ou inconsciemment se produit souvent par nécessité d’adaptation à un système.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 15
Vues de l’exposition Vaisseaux Noirs, Florange et Nilvange en Moselle, commissariat Leïla Payet et Emmanuelle Potier.
Artistes interviewés: Cristina Escobar, Harold Guerin, Stéfan Barniche, Tiéri Rivière.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 16
BIO-BIBLIOGRAPHIE
LEILA PAYET
Née en 1983 à Saint-Denis de La Réunion
Vit et travaille à La Réunion
Contact : leilapayet@gmail.com, (+262) 6 92 37 89 34
Site internet :
Après l’obtention d’un DNSEP en 2009 à l’École supérieure d’art de La Réunion, Leïla Payet travaille en tant que chargée
des collections au FRAC Réunion, puis dans le secteur culturel à Paris et à Metz.
À partir de 2014, elle porte des projets d’expositions au sein de l’association « Mondes du cinéma », qu’elle co-dirige, et mène
différents projets d’expositions avec l’association « Le mètre carré ».
Après une longue résidence de recherche artistique à la galerie « The Windows Paris », elle rentre à La Réunion en 2017 et
enseigne les arts plastiques durant 2 années.
Elle reprend actuellement une formation en art-thérapie contemporaine, et est artiste-chercheuse associée au laboratoire de
recherche API de l’École supérieure d’art de La Réunion.
Elle est également commissaire d’exposition indépendante.
EXPOSITIONS
Expositions individuelles
2015
. Pictogramme, Espace Claude Watrin de Fameck avec l’association le Mètre Carré, Grand-Est, Florange et Nilvange en
Moselle, commissariat Emmanuelle Potier
2014
. Collision, La Box, Le Tampon – La Réunion, commissariat Yohann Quëland de St-Pern et Thierry Rivière
. Topographie, Exposition à l’Ecole Marcel Pagnol de Terville – Lorraine
2013
. Horloge, Le hublot, Ivry sur seine – Paris, commissariat Laurent Patart
Expositions collectives
2019
. Résidences, La Cité des Arts , Saint-Denis – La Réunion, commissariat Nathalie Gonthier
. Vague silencieuse, École Supérieure d’Arts de la Réunion, Le Port – La Réunion, commissariat Leïla Payet
. Post-poster, Syndicat Potentiel et hors les murs, Strasbourg – Alsace, commissariat Antonio Gallego et Mathieu Tremblin
2015
. Troc.roc.oc.c, Galerie The Windows, Paris, commissariat Catherine Baÿ
. Hors-page à l’Ecole Supérieure d’Art de La Réunion, dans le cadre du colloque « Hors-champ de l’image”, Le Port – La
Réunion, commissariat Leïla Payet et Diana Madeleine
. Vaisseaux noirs, en partenariat avec l’association le Mètre Carré, Grand-Est, Florange et Nilvange en Moselle, commissariat
Leïla Payet et Emmanuelle Potier
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 17
2014
. Les boutons, Galerie Kayasaki, Paris, commissariat Kayoko Hayasaki
2013
. Femmes d’Outre-Mer au Ministère de l’Outre-Mer, Paris
2012
. Tribune video, cycle de projection vidéo, St-Denis – La Réunion, commissariat Patricia de Bollivier
2011
. Année de l’Outre-Mer, sélectionnée par Sylvie Poujade, cycle vidéo au FRAC Lorraine à Metz, commissariat Béatrice Josse
. Biennale ADCNI, Le Port – La Réunion, commissariat Alain Séraphine et Nathalie Gonthier
2010
. Rouge-gorge, vente signature chez Association Le M.U.R, Paris, commissariat Antonio Gallego
. Accrochage en point d’incidence, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
. Et le sexe, bordel !, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
. Traits complices, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
2009
. Do not stop excel to play, Galerie Béatrice Binoche Saint-Denis – La Réunion, commissariat Béatrice Binoche
Festivals, foires, biennales
2019
. « Borderline » à l’île Maurice, Centre d’Art The Third Dot, Port Louis, – île Maurice, direction Laetitia Lor et Alicia Maurel
2018
. « Festival international du film d’Amiens ( FIFAM ) » – sélection en compétition du court-métrage « La Belle Arrangée »,
direction Annouchka de Andrade, Ville d’Amiens
2014
. « Pré-figuration festival des Comores », Villa du Département, Direction Fatima Ousseni et Denis Balthazar, Saint-Denis –
La Réunion
. « Des pays des merveilles », Salle socio-culturelle, direction Emmanuelle Potier, Angervilliers
2011
. « Biennale de l’ADCNI », direction Nathalie Gonthier, Le Port – La Réunion
2010
. « Les Nuits d’Arts de Pleine Lune », Association Cheminement(s), St Gilles les Hauts – La Réunion
. « Carrefour d’art contemporain » du Tampon – La Réunion
2009
. « Festival urbain ville de St-Denis », Ville de Saint-Denis – La Réunion
AUTRES PRODUCTIONS, AIDES, ACQUISITIONS
Aides, prix, résidences
2019
. Résidence de création à La Cité des Arts, CINOR, St-Denis – La Réunion
2015
. Résidence d’une année à la Galerie Laboratoire The Windows, Paris
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -18
2014
. Résidence de création à La BOX, Le Tampon – La Réunion
. Résidence scolaire à l’Ecole Marcel Pagnol de Therville
2013
. Premier prix Hexagone du concours Photo, «Femme de l’Outre-Mer» Ministère de l’Outre-Mer, Paris
. Résidence à la Galerie Laboratoire The Windows, Paris
2012
. Résidence de création avec la ville de Saint-Denis – La Réunion
2011
. Résidence de création pour la Biennale de l’A.D.C.N.I, le Port – La Réunion
2010
. Aide Individuelle à la Création (AIC), DAC de La Réunion
2009
. Résidence de création « Festival urbain ville » de Saint-Denis – La Réunion
2009
. Premier prix concours de design, « Cercle des Tangliers », Saint-Denis – La Réunion
Acquisitions, collections
. Collection Ville de St-Pierre – La Réunion (2019)
. Artothèque de St-Denis – La Réunion (2010)
Commissariat d’expositions
2019
. Vague Silencieuse, ESA Réunion
2014-2015
. Pictogramme, centre social de Fameck avec l’association Le mètre carré
. Hors-Page, ESA Réunion, réalisée dans le cadre du colloque “Hors-champ de l’image”
. Vaisseaux Noirs, Florange et Nilvange (Moselle), avec l’association Le mètre carré
BIBLIOGRAPHIE
Catalogues collectifs
2019
. Post Poster, sous la direction de Antonio Gallego et Mathieu Tremblin , éditions Carton-pâte
. Borderline, sous la direction de Laetitia Lor et Alicia Maurel, éditions The Third Dot
2014
. Rouge Gorge dix ans de dessin, sous la direction de Caroline Perreau et Patrice Renard, éditions h’Artpon
2012
. Biennale ADCNIADCNI 2011, édition Antigone
2010
. Cardinal, le fanzine, sous la direction de Antonio Gallego, édition Galerie Béatrice Binoche
2010
. Rouge Gorge, sous la direction de Antonio Gallego, éditions Rouge Gorge
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet -19
Articles de presse, de revues
2019
. « Vents d’est/vents du sud », Culture.gouv.fr
. « Work in progress made in reunion », JIR, Marine Dusigne
. « Point contemporain, espaces publics », POST-POSTER
2015
. « Vaisseaux noirs », pikubi.com, Thilab, Thionville
. « Vaisseaux noirs », zim zam zum.eu
. « de l’art de scanner », article du républicain lorrain , J.M
. « Exposition pour images Hors pages », JIR, Marine Dusigne
2014
. « Wonderlands », lora.fr
2013
. « Oeuvre d’une réunionnaise primée », orange.fr
. « Femme des outre-mer », la 1ère France TV info et site du Ministère des Outre-Mer
2012
. « Tribune Vidéo », l’Azenda
2011
. « La scène de la Biennale d’art de la Réunion », artda.cn
. « Les Outre-Mer s’exposent à Metz », Le Républicain Lorrain, Gaël Cavez et Anthony.
Films vidéo, multimédia, sites internet
http://www.azenda.re/sorties/_tribune-video.html
file:///Users/payetleila/Documents/2011
http://www.artda.cn/guoneixinwen-c-6189.html
ministre-des-outre-mer-CNT0000019fvhC.html
http://www.wangling jie.com/en/news/wonderlands/
http://pointcontemporain.com/leila-payet-fr-krev-rev-die-dream-creve-reve/
http://artsactuelsreunion.com/Arts_Actuels_Reunion_biennale_2011.pdf
Mouvements De Révolte
http://cdn.zimzamzum.eu/events/view/france/nilvange/le-gueulard/vaisseaux-noirs-1-exposition-du-13-au-28-juin-2015_0
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 20
Coordonnées atelier
(+262) 6 92 37 89 34
Écoles, formations
2009
. DNSEP, Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, École supérieure d’art de La Réunion
2006
. Master 1 édition numérique, École Supérieure d’Art de La Réunion et Paris 8
2005
. DNAP, Diplôme National d’arts Plastiques, École Supérieure d’Art de La Réunion et Paris 8
2002
. Baccalauréat STI Arts Appliqués, Lycée Ambroise Vollard
Participation à des collectifs, associations
. Membre co-fondatrice du collectif TROC, ROC, OC, C
. Membre co-fondatrice de l’association Mondes du cinéma
Autres activités professionnelles
2013 à 2019
. Co-direction des projets et de la programmation au sein de l’association Mondes du cinéma
2011 à 2013
. Collaboration avec Mounir Allaoui pour « Mondes du cinéma » – mise en oeuvre de la maquette du 1er et 2ème numéros de la
revue Mondes du cinéma, publiés aux Éditions LETTMOTIF.
documents d’artistes La Réunion – Leïla Payet – 21
Une documentation éditée dans le cadre de la préfiguration de documents d’artistes La Réunion,
portée par Cheminement(s) avec le soutien de la Région Réunion.
Textes © Leïla Quillacq
Iconographie : Valérie Abella
En l’absence de mention contraire, photographies © Leïla Payet
Tous droits réservés © documents d’artistes La Réunion 2020
ddareunion@gmail.com
documents d’artistes La Réunion est accompagné
dans son développement par le Réseau documents d’artistes.
Remerciements
Marie Birot
Julie Crenn
Laëtitia Espanol
Pierre-Louis Rivière
Réseau documents d’artistes
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