VENTS D’EST & VENTS DU SUD

Mouvements d’images & de révoltes

Septembre-Octobre 2019

 

Il s’agit d’un événement composé de plusieurs séances de présentation de films et de vidéos (de cinéastes ou d’artistes de La Réunion et d’ailleurs) qui travaillent la question politique en bousculant les catégories et en inventant parfois de nouvelles formes. Ces propositions plurielles couvrent une période allant des tumultueuses années 1960, des souffles planétaires de 68 jusqu’à aujourd’hui où l’on (re)trouve quelques échos au passé et de nouveaux types de revendication, avec la « ZAD », les « Gilets Jaunes » et les mouvements d’occupation des places ou dans des révoltes actuelles (antiracistes, anticapitalistes et/ou altermondialistes). Interrogeons ces mouvements d’images et de révoltes à travers des films d’hier, d’aujourd’hui (et de demain ?) : qu’est-ce qu’ils nous disent de notre monde contemporain et des désirs d’émancipation ?

Parmi les cinéastes et les artistes présentés, citons Chris Marker, Mathieu Kleyebe Abonnenc, Jocelyne Saab, Mounir Fatmi, Jackie Raynal, Sarah Maldoror qui proposent leurs regards (indignés, audacieux, critiques, transgressifs) sur divers contextes géopolitiques : le Suriname d’après l’indépendance, La Réunion de 1967 ou le Beyrouth de 1982 en plein ébullition, le mai-juin 68 parisien vu par une cinéaste féministe et internationaliste allemande, les luttes africaines et tricontinentales, les silences et les dénis de nos mémoires, etc. Il s’agit donc de montrer que ce sentiment de révolte qui traverse les peuples est transnational et surtout protéiforme dans ses manières d’apparaître, d’agir sur le monde.

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Ces films et ces vidéos seront présentés par Christine Van Assche (conservatrice honoraire au Centre Pompidou – Paris), Olivier Hadouchi (programmateur indépendant et chercheur associé à l’IRCAV-Paris 3) et Mounir Allaoui (artiste vidéaste, a été co-rédacteur en chef de la revue Mondes du cinéma, avec Stephen Sarrazin, publiée aux éditions LettMotif)

Vents d’Est & Vents du Sud

Mouvements d’images & de révoltes

CONFÉRENCES & RENCONTRE

ARTOTHÈQUE

Vendredi 27 septembre
Conférence Mounir Allaoui & Olivier Hadouchi
Discussion autour des différences entre l’utilisation de la vidéo dans le cinéma et dans l’art contemporain.

FRAC RÉUNION

Samedi 28 septembre
à 17h (Durée : 1H)
Une rencontre professionnelle : Christine Van Assche

ESA RÉUNION

Jeudi 26 septembre
Conférence Christine Van Assche
Chris Marker

UNIVERSITÉ DE LA RÉUNION- amphi 200.2

Samedi 25 septembre à 10h (Durée : 1H)
– Conférence de Vilasnee Tampoe-Hautin
Le cinéma Sri-lankais.
– Introduction à la programmation de l’évènement : Christine Van Assche & Olivier Hadouchi.

HANG'ART

Vendredi 20 septembre à 20 h
Discussion avec Mounir Allaoui & Olivier Hadouchi autour des différences entre l’utilisation de la vidéo dans le cinéma et dans l’art contemporain.

EXPOSITIONS

ESA RÉUNION

Vague silencieuse : Mouvements d’images & de révoltes (par Leïla Payet)

Vernissage le Vendredi 20 septembre à partir de 18h

Avec des oeuvres de Hédi Abidi, Soleiman Badat, Stefan Barniche, Jacques Beng-Thi, Socko lokaf, Leila Payet, KMVH.

Du Vendredi 20 au Vendredi 27 septembre

ATELIER ARTISTES INVITÉ

LA BOX ( Réunion )

CARTE BLANCHE
Proposition curatoriale de
Yohann Quëland de Saint-Pern.
Mouvements d’images & de révoltes

Vernissage le Samedi 21 septembre à partir de 18h

Julien Prévieux, Yohann Quëland de St-Pern, Myriam Omar Awadi, Simon Ripol Hurier.

PROJECTION :

Julien Prévieux // film The Patterns of Life, 2015.

Simon Ripoll-Hurier // vidéo The Broad Way, 2010.

INSTALLATION :

Yohann Quëland de Saint-Pern// war zone wits, 2018.

DISPOSITIF PERFORMATIF :

Yohann Quëland de Saint-Pern, Myriam Omar Awadi//orchestre vide, 2016.

Du Samedi 21 au Dimanche 29 septembre

Cycle de projections au théâtre Vladimir Canter

Ce n’est qu’un début, continuons le combat (Das ist nur der Anfang –
der Kampf geht weiter), 1969 - 45 mn

Avec ce film tourné dans l’enthousiasme de 68 & dans les mois qui suivirent, Claudia Von Alemann, qui était présente à Paris durant les événements s’intéresse au rôle du cinéma dans les luttes politiques. Elle se rend auprès des collectifs militants, des Etats-Généraux, assiste à des réunions et interroge Jean-Luc Godard ou des étudiants engagés qui veulent s’emparer du cinéma comme une arme politique.

CLAUDIA VON ALEMANN
Cinéaste allemande féministe et internationaliste, elle a co-organisé le premier Festival du Film de Femmes avec Helke Sander en 1973 et tourné plusieurs documentaires. Son long-métrage, Voyage à Lyon (1978-80), qui revient sur les traces du voyage de Flora Tristan dans cette ville a récemment été restauré. Elle a consacré un beau portrait à son amie, la photographe Abisag Tüllmann.

Maspero, les mots ont un sens, 1970 - 20 mn

Chris Marker fait un portrait de François Maspero en se focalisant sur son activité d’éditeur et de libraire de gauche. Lors de l’entretien, sont notamment évoqués ses choix à propos d’une publication sur les mouvements autonomistes réunionnais de l’époque.

CHRIS MARKER
Chris Marker est né en 1921 et décédé à Paris en 2012. Son oeuvre bien que protéiforme (cinéma, essais, cd rom, vidéos YouTube, etc.) est traversée de thématiques et lieux récurrents: le Japon, l’ex URSS, les mouvements politiques de gauche, la fragilité de la mémoire historique et/ou subjective, les frontières entre virtualité et réalité, etc.

Réunion 67, 1967 - 23 mn

Les deux réalisateurs suivent la campagne électorale animée et agitée du PCR et de Paul Vergès à la Réunion en 1967, dans un climat tendu et répressif. Un film engagé, un véritable document, peu connu et rarement diffusé.

ROBERT DESTANQUE & JEAN-MICHEL HUMEAU (aka Jo et Fredy Kant)

Robert Destanque est né en 1931. En 1963, il réalise un premier film documentaire, San Fermin, qui obtient le prix Jean Vigo l’année suivante. Il s’est consacré une dizaine d’année au cinéma documentaire et a également publié plusieurs romans.

Jean-Michel Humeau est un directeur de la photographie toujours en activité, il a participé à de nombreux films militants et engagés au Venezuela à la fin des années 1960, dans une région insurgée (le Dhofar) du Sultanat d’Oman au début des années 1970, à la Réunion. Il a aussi tourné au Mali (Yeelen de Souleyman Cissé avec un autre opérateur ou un portrait d’Ali Farka Touré par Marc Huraux).

Réminiscences of Jonas Mekas, 2015 - 50 mn

André S. Labarthe confie une mission impossible à Jackie Raynal : réaliser un portrait sur un cinéaste qui n’a de cesse de faire des autoportraits. Que filmer de Jonas Mekas qui n’ait pas déjà été immortalisé sur la pellicule? Jackie Raynal délivre une tentative prodigieuse. À travers son long parcours, Jonas Mekas nous a prouvé qu’il était possible de faire un cinéma libre et inventif avec peu de moyens, sans se soucier de l’industrie commerciale.

JACKIE RAYNAL

Jackie Raynal a monté des films d’Eric Rohmer comme La collectionneuse, le film à sketches “Paris vu par…” tourné par des réalisateurs de la Nouvelle Vague, Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, Détruisez-vous de Serge Bard puis Acéphale de Patrick Deval, deux films du groupe Zanzibar dont elle était membre. En septembre 1968, elle réalisé Deux fois, un film-performance devenu culte, et elle vit à New York pendant plusieurs années où elle tourne des films, assure la programmation de deux cinémas de la ville, où Jim Jarmusch et Spike Lee montreront leurs premiers travaux, quand ils étaient encore inconnus.

Beyrouth ma ville, 1982 - 30 mn

Ce film a été tourné durant le siège de Beyrouth par l’armée israélienne en 1982. Seule avec sa caméra, elle témoigne de la résistance quotidienne des habitants de la ville dans ce document d’une grande valeur, qui propose aussi une excellente réflexion sur les images en temps de guerre. Le commentaire du film a été écrit par le dramaturge libanais Roger Assaf.

JOCELYNE SAAB

Jocelyne Saab était une cinéaste libanaise qui vivait entre Paris et Beyrouth, et qui aimait beaucoup se rendre dans les pays du continent asiatique. Elle a commencé son parcours comme journaliste & reporter de guerre, elle est l’auteur de nombreux documentaires tournés dans le Liban en guerre, en Egypte, en Syrie, au Vietnam, et de plusieurs films de fiction. Son dernier combat fut contre une maladie grave qui est venue l’emporter au début de l’année 2019.

Vent d'ouest, 2018 - 4 mn 50 s

FAUX JEAN-LUC GODARD (Anonyme)
Cette vidéo est un appel de militants de la ZAD qui a fait le “buzz” sur internet et a été citée par différents sites. « Alors vas-y Jean-Luc, comme une dernière bataille, comme le plus beau des tournages, comme un poème que tu sais faire, avec ton langage mais qui ferait écho en nous tous : nique tout. ZAD A CANNES ET BLOCUS DU PALAIS ! ».

My name is Mei Shigenobu (Je m'appelle Mei Shigenobu), 2018 - 30 mn

Jocelyne Saab dialogue avec May Shigenobu, la fille de Fusako Shigenobu, à Beyrouth… Il s’agit du dernier film de la cinéaste.

JOCELYNE SAAB
Jocelyne Saab était une cinéaste libanaise qui vivait entre Paris et Beyrouth, et qui aimait beaucoup se rendre dans les pays du continent asiatique. Elle a commencé
son parcours comme journaliste & reporter de guerre, elle est l’auteur de nombreux documentaires tournés dans le Liban en guerre, en Egypte, en Syrie, au Vietnam, et de plusieurs films de fiction. Son dernier combat fut contre une maladie grave qui est venue l’emporter au début de l’année 2019.

Face au silence, 2002 - 9 mn

Face au silence affirme finalement le parti-pris de l’artiste face à l’absence et à la censure : celui de l’affrontement et de la poursuite du travail critique. L’œuvre propose une identification à la figure du révolutionnaire et invite à continuer le combat pour les libertés” (Studio Fatmi). Cette vidéo revient sur le silence autour de la “disparition” de Mehdi Ben Barka, leader du tiers-monde et opposant marocain, qui fut enlevé en plein Paris en octobre 1965.

MOUNIR FATMI
Mounir Fatmi est né en 1970 à Tanger, il vit et travaille entre Paris, Lille et Tanger. En utilisant des matériaux tels que les câbles d’antenne, les anciennes machines à écrire, ou les cassettes VHS, Mounir Fatmi travaille sur une archéologie expérimentale en
questionnant le monde et le rôle de l’artiste au sein d’une société en crise.

The Night Readers, 2018 - 50 mn

À partir d’images d’archives, ce film trace un historique de la guerre civile au
Suriname entre 1986 et 1992. Il est également traversé de moments contemplatifs semblant replacer les luttes politiques dans un espace plus intemporel, poétique.

MATHIEU KLEYEBE ABONNENC
Mathieu Kleyebe Abonnenc est né en 1977 et originaire de Guyane Française, il vit et travaille à Sète et Berlin.Pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2016-2017, il est actuellement artiste invité à la DAAD1, Berlin. A travers une démarche multiforme qui comprend les activités d’artiste, de chercheur, de commissaire d’exposition et de programmateur de films, Mathieu Kleyebe Abonnenc s’attache à explorer les zones négligées par l’histoire coloniale et post-coloniale.

L’absence, la hantise et la représentation de la violence sont autant de thèmes
abordés dans le travail de l’artiste qui procède par extraction et excavation et œuvre à la réinscription, dans l’histoire collective, de personnalités et de matériaux culturels passés sous silence.

Léon G. Damas, 1995 - 23 mn

Qui se souvient de Léon Gontran Damas ? C’était l’un des co-fondateurs de la
négritude avec Aimé Césaire et Leopold Sedar Senghor qui apparaissent tous deux dans le film. Sarah Maldoror se rend en Guyane pour interroger l’environnement
où vécut le poète et pour savoir s’il est toujours lu et connu après de la jeunesse guyanaise… Au moment où elle tourne ce film, Damas était absent du dictionnaire “Petit Larousse”.

SARAH MALDOROR
Sarah Maldoror est née dans le Sud de la France (le Gers) en 1929, avec des origines guadeloupéennes et africaines, Sarah Maldoror a tourné des films en Guinée-Bissau, au Cap Vert, au Congo Brazzaville (son premier long-métrage, Sambizanga en 1972), au Mexique, en Colombie, en Guyane (son superbe portrait du poète Léon G. Damas) ou en Martinique (ses portraits filmiques d’Aimé Césaire), à la Réunion et ailleurs. Elle a co-fondé “Les Griots”, la première compagnie théâtrale noire en 1956 et son cinéma a soutenu les luttes d’émancipation africaine, l’affirmation culturelle de la diaspora, en mêlant le poétique et le politique avec beaucoup de talent.

Monagambée, 1969 - 15 mn

Ce court-métrage tourné à Alger est l’adaptation d’une nouvelle de l’écrivain
angolais Luandino Vieira, qui avait été arrêté par le régime dictatorial et impérial du Portugal, interroge le malentendu colonial et le recours à la torture pour réprimer. La musique du film a été composée par le Art Ensemble of Chicago. (Malheureusement nous avons dû déprogrammer ce court-métrage à la dernière minute.)

SARAH MALDOROR
Sarah Maldoror est née dans le Sud de la France (le Gers) en 1929, avec des origines guadeloupéennes et africaines, Sarah Maldoror a tourné des films en Guinée-Bissau, au Cap Vert, au Congo Brazzaville (son premier long-métrage, Sambizanga en 1972), au Mexique, en Colombie, en Guyane (son superbe portrait du poète Léon G. Damas)
ou en Martinique (ses portraits filmiques d’Aimé Césaire), à la Réunion et ailleurs. Elle a co-fondé “Les Griots”, la première compagnie théâtrale noire en 1956 et son cinéma a soutenu les luttes d’émancipation africaine, l’affirmation culturelle de la diaspora, en mêlant le poétique et le politique avec beaucoup de talent

Komzot, ni plus ni moins, 2016 - 52 mn

A travers l’histoire d’un groupe de reggae, Kom Zot, raconte la révolte du quartier du chaudron en 1991, sur l’île de La Réunion. Ce portrait social de La Réunion évite l’écueil de figer l’événement dans les violentes émeutes qu’ont en retenu les médias nationaux.

HÉDI ABIDI

Hédi Abidi a travaillé dans la presse plusieurs années avant de se former en audio-visuel et réaliser deux courts métrages, puis un premier documentaire de création de 52 minutes, Kom Zot ni plus ni moins.

CHRIS MARKER, L’AILLEURS ET LE DÉPAYS :

Sans soleil, 1983 – 1h 44 mn + un film surprise

La voix du caméraman fictif Sandor Krasna accompagne des images du Japon, du Cap Vert et de la Guinée Bisseau. Avec ce poème filmique retrouvant ses thématiques récurrentes, la mémoire, l’image, notamment… Marker joue des limites entre documentaire et fiction et des contrastes entre les divers territoires filmés. La réflexion métaphysique se lie à un regard sur des réalités sociales et politiques.

CHRIS MARKER

Né en 1921 et décédé à Paris en 2012. Son oeuvre bien que protéiforme (cinéma, essais, cd rom, vidéos YouTube, etc.) est traversée de thématiques et lieux récurrents: le Japon, l’ex URSS, les mouvements politiques de gauche, la fragilité de la mémoire historique et/ou subjective, les frontières entre virtualité et réalité, etc.

Exposition VAGUE SILENCIEUSE à l'ESA Réunion (commissariat de Leila PAYET)
a) silence

Cent titres de KMVH, 2015 : 1mn 10s

Cette vidéo a été réalisée sur une plage de sable noir de l’île de la Réunion, ici seul le corps s’exprime, il le fait par un langage poignant : les bras sont liés et la tête frappe le sol pour tenter de s’enfoncer fermement. Une trajectoire apparait dans la répétition du mouvement. Le corps ne semble pas pouvoir communiquer autrement, en prise avec la folie.

Née à l’île Maurice en 1984. KMVH est une jeune artiste dont la trajectoire personnelle constitue le fondement de sa recherche artistique. Contrainte d’avoir quitté le Congo brazzaville suite à la guerre civile à l’âge de 10 ans, l’expérience migratoire est prépondérante à sa création vidéographique, qui traite des conséquences de la migration sur la transmission du langage, de la difficulté d’intégration.

EST-OUEST de KMVH, 2019 10 mn

Les décénies s’écoulent depuis les écrits de Frantz fanon, mais les cheveux frisés restent dans les anciennes colonies des Mascareignes des attributs, qu’il convient de cacher. Si d’un côté dans la socièté créole, il y a ceux qui souhaitent exprimer avec fièreté leurs dernières qualités africaines, en portant leur “tignasse” tel un trophée. De l’autre, il est plutôt souhaitable d’invisibiliser toutes traces de sang noir. Quelqu’en puissent être les stigmates. Dans cette vidéo performative, KMVH nous démontre que cela ne peut être un acte anodin, car le processus d’intégration qui consiste à s’adapter aux exigeances d’une société, engage la tranformation du corps, non sans violence.

B) CRÉPITEMENT

Le Cafre Amnési de Soleiman Badat, 2017 7mn 10s

Réalisé par Soleïman Badat sur et avec Christian Jalma, dans le cadre du projet de résidence “Le Syndrôme du bâton mouroung » conçu par Céline Gobillard, Chloé Robert, Soleïman Badat et François Lamy à la Cité des Arts de Saint- Denis, en 2017. Réalisé avec le soutien logistique de Lerka et de la Ville de Saint-Denis.

SOLEIMAN BADAT

Soleïman Badat, né en 1974, diplômé de l’école des Beaux Arts, évolue sans hiérarchie dans divers champs artistiques (dessin, graphisme, peinture, vidéo, photo, musique) dans une démarche commune. Son travail se nourrit de réflexions liées à la société hyper libérale autoritaire et spectaculaire dans ses dimensions politiques, économiques et écologique.

En résidence à LERKA, il collabore régulièrement avec d’autres artistes. Ses projets
en cours: Addictive Snooze, Brrshh Island, Le Meilleur Qroupe du Monde, un projet
d’exposition de dessin/peinture avec Chloé Robert.

Fonnker-Haïku pou silans de Leila Payet 2019

Sur l’île de La Réunion, le Fonnker puise son origine dans la culture malgache. Issu de la tradition orale, il prend place au cours du Kabary. Évènement utilisé comme le moyen de transmettre au peuple, par l’éloquence, les informations sur la politique et l’administration gouvernementale. Ces dernières années le kabary a été utilisé par les femmes malgaches pour reconquérir une prise de parole publique. Leïla Payet, s’appuie sur cette histoire pour redonner une parole à ceux qui n’en ont pas. À partir d’un poème inspiré du Haïku, proposé sous forme écrite et photographique, l’artiste propose à un choeur de personnes mal-entendantes de signer un fonnker silencieux.

LEILA PAYET

Artiste chercheuse et commissaire, elle s’appuie sur les spécificités de son identité créole réunionnaise pour raconter des histoires sans voix, écrire de la poésie sans envoûtement et faire émerger une forme de paradoxe dans lequel, elle même se trouve contrainte; “le processus de créolisation”. Qui bien souvent revêt l’aspect du “processus d’assimilation” en marche à l’échelle globale. Entre concensus et dissensus, lieu commun et étrangeté, contestation et auto-censure, colère et sagesse, fuite et courage, croyance et athéisme politique. Leïla Payet, tente de faire coexister l’ensemble de ces contradictions dans un équilibre fragile.

C) DISSONANCE

Lambonoir de Jack Beng-Thi, 2017 5mn 56s

Un homme sous l’arbre attend, il parle, au vent, aux arbres, à un autre homme. Un homme muet, agité, fait des vas et viens entre l’homme qui attend sous l’arbre et un amas d’objets en céramique brisés. Un homme dialogue avec un autre, c’est fou!

JACK BENG THI

D’origine africaine et vietnamienne par son père et indienne par sa mère, Jack Beng-Thi est né à l’Ile de La Réunion en 1951. Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse et à l’Université de Paris VIII, de 1970 à 1978, il parcourt différents pays d’Europe et d ‘Amérique latine. Résident à la Cité des Arts de Paris, il mène une réflexion et une recherche dans l’espace dramatique des corps ; une quête identitaire qui trouve sa résonance dans des installations plastiques qui métissent des matériaux, terre, bois ,fibres végétales … et transcendent des mémoires individuelles et collectives. La photo (image -trace documentaire ) sert de base à sa création.

786 Néoprophet de Soleiman Badat, 2015 4mn 12 s

Je sors d’un concert dans le quartier de Bastille quand tout à coup un homme s’engouffrant dans le métro se met à insulter les gens sur son passage. Je décide de sortir ma caméra et de le suivre.

SOLEIMAN BADAT

Soleïman Badat, né en 1974, diplômé de l’école des Beaux Arts, évolue sans hiérarchie dans divers champs artistiques (dessin, graphisme, peinture, vidéo, photo, musique) dans une démarche commune. Son travail se nourrit de réflexions liées à la société hyper libérale autoritaire et spectaculaire dans ses dimensions politiques, économiques et écologique. En résidence à LERKA, il collabore régulièrement avec d’autres artistes. Ses projets en cours: Addictive Snooze, Brrshh Island, Le Meilleur Qroupe du Monde, un projet d’exposition de dessin/peinture avec Chloé Robert.