– Des séjours de recherche à Tokyo, Chiba et à Okinawa du 25 Octobre au 11 Novembre 2023. Deux étudiant.e.s de 5e année de l’ESA La Réunion, Héloïse Thiburce et Thomas Nayagom, ainsi qu’une artiste chercheuse associée à APILab, Masami, ont participé à ces séjours de recherche. Elles et il ont été orientés sur le plan thématique par l’enseignant chercheur Mounir Allaoui.
– Un colloque organisé les 7, 8 et 9 décembre 2023, intitulé Environnement et Paysage à La Réunion et au Japon : vers une écocritique comparatiste, en partenariat avec l’Université de La Réunion (Direction des Relations Internationales), L’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière et L’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Paris-Cergy. Les invités d’honneur étaient Michaël Ferrier (écrivain et Professeur à l’Université Chûô, à Tokyo) et Mathieu Capel (Maître de conférences à l’Université de Tokyo). Le programme du colloque est consultable sur le site de la société française d’études japonaises
– Un séminaire, le 6 novembre, à l’Université Internationale Josai, préfecture de Chiba, campus de Togane. Ce séminaire, organisé par l’enseignante de l’Université internationale Josai, Qian Yi Liu, a permis à Thomas Nayagom et Mounir Allaoui de présenter, aux étudiant.e.s de l’Université Internationale Josai, l’école supérieure d’art de La Réunion, ainsi que leurs recherches personnelles.
– Une collaboration, entre Corinne le Neun (ENSAPC), Mounir Allaoui (ESAR) et Qian Yi Liu (Josai) sur l’élaboration du contenu du séminaire Japonologies de l’école Nationale Supérieure de Paris-Cergy, qui a eu lieu l’après-midi du 10 janvier 2024. – Afin de partager des objets d’étude de ce projet de recherche, une programmation de quatre films tournés à Okinawa a été faite par Clément Rauger (docteur en études cinématographiques, auteur pour les Cahiers du cinéma et programmateur de films à la cinémathèque française et à la maison de la culture du Japon, à Paris) et Mounir Allaoui. Cette programmation a été projetée au théâtre Vladimir Canter à l’Université de La Réunion, dans le cadre des activités de l’association Ciné-Campus (réseau des cinéclubs Inter Film – UNICC). Les films présentés font partie du corpus d’oeuvres qui ont fait l’objet des discussions, entretiens et communications liés au projet de recherche RADAR – Ministère de la Culture. – Les retranscriptions des entretiens réalisés lors du séjour de recherche à Tokyo, avec des cinéastes, universitaires et critiques japonais, Kazuo Hara, Yomota Inuhiko et Kohei Ando. (voir ci-dessous)
Photographie prise lors de l’entretien avec le Professeur et critique culturel Yomota Inuhiko.
Entretien réalisé le 9 novembre 2023 par Mounir ALLAOUI (APILab, école supérieure d’art de La Réunion) et Liu QianYi, (Université internationale Josai), prise son par Thomas Nayagom (étudiant de 5e année à l’école supérieure d’art de La Réunion)
Yomota Inuhiko a consacré plusieurs essais et symposiums au cinéma tourné à Okinawa. Ils ont été réunis dans l’ouvrage intitulé 「沖縄映画論」(Théorie du cinéma d’Okinawa). C’est d’abord pour cette raison que nous l’avons rencontré. L’histoire d’Okinawa peut être rapprochée de celles des territoires ultramarins français, mais aussi des territoires insulaires anciennement colonisés ayant eu dans leur histoire politique un moment “indépendantiste”. Yomota ouvre l’entretien par une comparaison avec Cuba. Bien que le statut d’Okinawa l’intègre aujourd’hui pleinement au territoire japonais, depuis la rétrocession de 1972 par les Etats-Unis, cette préfecture a une histoire complexe entre occupation états-unienne et histoire impérialiste et coloniale japonaise. Cette histoire politique complexe, hautement conflictuelle se reflète dans les productions cinématographiques japonaises. Le Japon est un pays dont les représentations sont dominées par l’idée d’une homogénéité ethnique et identitaire, cet entretien relativise cette idée reçue. Un parallèle est ainsi possible entre l’histoire d’Okinawa dans son rapport à sa « métropole » (hondo 本土) et les outremers françaises. A travers les exemples d’oeuvres cinématographiques de Nagisa Oshima (Dear Summer Sister, 1972), Kazuo Hara (Extreme Private Eros : Love Song, 1974), du NDU (Motoshinkakarannu, 1971) et Takamine Gô (Untamagiru, 1989), l’entretien aborde la question de la discontinuité identitaire au Japon.